Détails internes
Examinons maintenant les entrailles du LS qui est la partie la plus intéressante. Voilà à quoi ressemble la bête après avoir retirer le panneau principal de l’unité frigorifique.
Partie compresseur
1. Le compresseur hermétique est issu de l’une des meilleures marques mondiales dans le domaine frigorifique, un Danfoss. C’est un petit monstre à côté des compresseurs de Vapochill en 12 V déjà existants. Le modèle choisi, le FR8.5CL, est relativement gros, car il est donné pour une puissance moteur de 275 W à -30 °C, possède une cylindrée de 7,95 cm3 et pèse 10,6 kg. La puissance électrique consommée variera avec la charge thermique qu’on va lui imposer. Avec une faible puissance à dissiper (Idle), il consommera environ 180 W et consommera de plus en plus si la charge devient importante entraînant un décalage de la température d’ébullition à la hausse (364 W à -20 °C et 472 W à -10 °C). La valeur d’alarme réglable du LS se situe à 0 °C par défaut, mais si on arrive à ce niveau c’est qu’il y a un sérieux problème ou qu’on souhaite lui faire absorber 500 W de chaleur, ce qu’il n’appréciera pas et il se coupera par sécurité. Nous sommes arrivés au grand maximum à une ébullition de -30 °C à haute puissance dissipée donc dans les spécifications recommandées pour un usage correct.
Ce compresseur doit être ventilé, car le fait qu’il soit destiné à du gaz R404a et R507 va le faire chauffer pas mal. Selon la norme ASHRAE, le compresseur est capable d’encaisser une puissance maximale de 259 W avec une ébullition à -30 °C. Attention, ça ne signifie pas du tout qu’un processeur dissipant 259 W se trouvera à -30 °C ! Il sera à bien plus haute température à pleine charge.
2. Le compresseur est monté sur silentblocs pour atténuer les vibrations et la caisse vibre vraiment très peu si on pose la main dessus. On aperçoit une partie de l’isolation de la ligne de retour des vapeurs, bien réalisée et scellée pour éviter tout contact avec l’air. On voit également le capillaire qui rentre sous l’isolation pour aller à l’évaporateur en passant par l’intérieur du flexible.
3. Le ventilateur arrière de 120 mm est régulé suivant les choix de l’utilisateur. En dessous, une partie de l’électronique qui gère ces ventilateurs et toute la partie électrique du compresseur avec son relais et son condensateur de démarrage qui se trouve derrière le compresseur.
4. Le LightSpeed fonctionne avec du gaz R507 (ou AZ-50), qui est un poil plus performant que le R404a. Les deux réfrigérants sont proches en composition chimique comme le montre le tableau ci-contre. Le R507 a une température d’ébullition de -47 °C à 1 bar contre -46,7 °C à 1 bar pour le R404a. Les différences d’enthalpies sont faibles en divers points, le gain avec le R507 sera minime. André, le boss d’Asetek souhaitait le meilleur gaz et comme il n’y a pas de différence de prix pour eux, le choix a été vite fait. Il faudrait comparer deux LS avec chacun des gaz pour voir la différence, mais elle doit être quasi indétectable. Un des avantages, si l’on veut modifier la charge en gaz par rapport à Asetek, est que le R507 est tout à fait compatible avec du R404a. En effet, on reproche en général à ces petits systèmes de s’écrouler au delà d’une certaine puissance à cause d’une quantité de gaz trop faible. Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir c’est de tester soi-même, mais Asetek semble déjà avoir mis la dose pour tenir une charge plus élevée qu’auparavant.
Partie condenseur
1. C’est un radiateur à tubes ronds en cuivre de dimensions 12x12x5 cm, surmonté d’ailettes en aluminium très fines. Il possède trois rangées de tubes et l’obstruction au flux d’air qui en découle est assez importante. Il est conçu pour résister à la haute pression que va lui infliger le compresseur puisqu’il se trouve juste derrière celui-ci. A priori, il s’agit d’un modèle similaire à ceux des anciens Vapochill et des MACHII au R134a.
2. Le ventilateur est un Panaflo FBA12G12M de 85 cfm max et 35,5 dB(A) monté en aspiration directement sur le condenseur. Celui-ci a ses tubes placés horizontalement pour que le fluide descende jusqu’en bas, aidé de la gravité, où il sera totalement liquide en théorie. A l’avant-plan, on aperçoit le deshydrateur qui absorbera l’humidité résiduelle et retiendra les fines particules éventuelles. Le capillaire est brasé directement à sa sortie.
Nota : Il est un peu dommage d’avoir mis un petit condenseur alors qu’on a pas mal de place à l’intérieur et qu’on tourne avec du R507. Un condenseur plus large et surmonté d’une jupe pour le ventilateur aurait été souhaitable, tant au niveau performances qu’au niveau du bruit généré. Un gros condenseur n’est jamais de trop, surtout qu’à haute puissance la sortie du condenseur est quand même assez chaude. On pourrait y gagner un peu en augmentant son volume pour avoir un refroidissement plus intéressant. On verra ça par la suite, mais évidemment ça coûterait plus cher à fabriquer…