28 mars 2024

Refroidissement par bong – Page 2

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Refroidissement par bong – Page 2/2Rédigé par David D. – 23/10/2002
Catégorie : Watercooling

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Puissance d’un bong

Un bong se révèle d’autant plus performant que le temps de séjour des gouttelettes d’eau dans le courant d’air est important. Une grande hauteur permet d’allonger le temps de chute de celles-ci et donc l’efficacité globale. Elles doivent être assez fines pour que la surface de contact entre l’eau et l’air soit la plus élevée possible, mais pas trop fines non plus sinon le courant d’air les emportera à l’extérieur sans que l’eau ne retombe au fond, ce qui ne présente plus aucun intérêt… Et enfin il faut savoir que l’efficacité d’un bong est directement liée aux conditions climatiques. C’est-à-dire qu’il sera d’autant plus performant que l’air sera chaud et sec plutôt qu’un air froid et saturé en humidité. Évidemment, tout ceci parait idyllique et génial, car on a juste évoqué les avantages, regardons maintenant les inconvénients.

Comme on l’a dit, un bong est basé sur l’évaporation de l’eau, ce qui sous-entend que de l’eau s’échappe du circuit et qu’il faudra donc remplir le bong assez souvent. Les plus gros bongs consomment jusqu’à 5 L d’eau par jour ! Mieux vaut prévoir un gros réservoir dans lequel la pompe puisera l’eau à envoyer vers le waterblock. Ce remplissage dépend de la capacité du bong à faire évaporer l’eau et de la puissance de la ventilation. Ensuite, qui dit évaporation importante dit atmosphère de la pièce saturée en humidité. Résultat, si votre bong est dans votre chambre, l’ambiance devient tropicale et ce n’est pas franchement agréable ! Mieux vaut donc avoir une pièce bien ventilée ou bien un bong à l’extérieur en dernier recours. Un bong peut se révéler également plus bruyant qu’un système de watercooling traditionnel du fait de la chute de l’eau sur les parois, sur le fond du bong et le bruit provoqué à la sortie du pommeau qui génère les gouttelettes.

Différentes réalisations

On distingue notamment 3 classes de bongs : ceux à pommeau traditionnel, les « twister bongs » (terme défini par Pepsi surnommé « le maître des tornades » vous comprendrez pourquoi ensuite) et le reste qui est inclassable tellement la diversité est grande. Tous ces bongs pourront paraître complètement différents, mais ils sont tous basés sur un même et unique principe : faire évaporer l’eau.

Commençons avec les bongs traditionnels à pommeau (style douche). On en trouve de toutes les tailles et de tous les diamètres en fonction de votre place et de vos moyens financiers. Le PVC est souvent utilisé, le plexiglas en tube aussi peut l’être et d’autres matériaux susceptibles de former un tube. Attention toutefois à ne pas mélanger les matériaux (waterblock/bong) pour éviter le phénomène de corrosion galvanique. Le PVC et le plexi étant neutre à ce niveau là ça ne pose pas de problèmes. Ci-contre, l’exemple d’un bong de 2 m de hauteur en PVC avec une imposante réserve d’eau froide en dessous et un bong tout cuivre réalisé par Megabytes ci-dessous.

Megabytes a noté une température processeur d’environ 10 °C inférieure à un watercooling classique avec un bong tout cuivre (pompe 1650 L/h). Revers de la médaille, le bong fait beaucoup de bruit à cause des gouttes qui viennent taper la paroi et le fond métallique. En charge, ce genre de bongs peut maintenir la température de l’eau à environ 3 °C sous la température ambiante lorsque la machine est allumée. Ça dépend évidemment de la puissance du processeur et de l’efficacité du bong :

Passons maintenant à un type de bong bien plus impressionnant que ce qui précède. Je veux parler du « twister bong » originellement conçu par Pepsi (forumer américain) qui l’a fabriqué tout en plexi en formant à chaud ses propres pièces. C’est vraiment une belle réalisation qui a été reprise par plusieurs personnes. Le voici à sec, chargé en eau, avec 1 seule pompe en action et avec les 2 pompes en action :

Le principe est très légèrement différent sur la manière de faire évaporer l’eau. Ici c’est la rotation de l’eau, engendrée par 2 pompes de 100 W délivrant 6000 L/h chacune, qui entraîne la formation d’un vortex avec en son centre un cône caractéristique dans lequel l’air peut circuler de bas en haut. On fait ainsi rentrer en contact un gros volume d’eau (40 L en tout), sans cesse brassé avec l’air, et ainsi obtenir l’évaporation de l’eau par friction avec l’air du cône et aussi dans la chambre sous le cône :

Le Twister bong perd quasiment 1 L d’eau par heure. Il est capable de faire descendre l’eau à 17 °C pour une température ambiante de 26 °C sans avoir recours au ventilateur monté en extraction (500 cfm) situé tout en haut du tube. Si le ventilateur est utilisé, l’eau perd encore plusieurs degrés, mais la consommation en eau devient énorme. C’est donc plutôt un bong pour le fun et épater la galerie, car l’utiliser au quotidien se révèle très lourd, coûteux et malheureusement bruyant. Il n’en reste pas moins une superbe réalisation !

Celui ci-dessous est en faite une structure de tubes de cuivre autour desquels sont enroulés des peaux synthétiques qui vont retenir plus ou moins l’eau et augmenter la surface en contact avec l’air. L’eau arrive dans la structure en 1 point, se répartit dans tous les conduits et chaque tube va vomir de l’eau qui va se répandre dans les peaux et grâce aux 6 ventilateurs au dessus, l’évaporation forcée va avoir lieu. L’eau froide retombe dans le bac situé en dessous et elle est ensuite redirigée vers le waterblock. Ce type de bong n’est pas très efficace (eau à 3 °C sous T°ambiant à vide) et l’on comprend un peu pourquoi en le voyant (surface et ventilation peu optimisées) :

Le bong suivant est encore différent. Dans le but d’augmenter la surface dans un espace très réduit, il est constitué de plaques alvéolées espacées (les cartes de jeu servant de cale durant la fabrication pour laisser un espace entre les plaques) dans lesquelles l’eau va s’engouffrer et ruisseler de haut jusqu’en bas dans le bac. Un ventilateur de 92 mm renouvelle l’air qui se trouve dans ces alvéoles pour favoriser l’évaporation des films d’eau présents sur toute la structure. Il descend l’eau à 4 °C sous T°ambiant à 66 % d’humidité dans l’air, ce qui est très correct vu sa taille :

Il existe encore d’autres types : refroidissement de nappes d’eau glissant une surface vitrée par exemple. Ce type de système se révèle donc efficace sans avoir à dépenser beaucoup d’énergie pour le mettre en place, mais il a quand même des inconvénients non négligeables à prendre en compte si l’on se lance dans ce genre de réalisation.

Un des points qui intéresse maintenant les concepteurs de bong est la récupération de l’eau perdue, ou tout du moins en partie, afin d’éviter d’avoir à le remplir trop souvent. Malheureusement, on ne peut réinjecter directement cette vapeur condensée dans le bong puisque l’intérêt en serait nul. En effet, l’énergie que l’on a perdue et qui se retrouve dans la vapeur d’eau reviendrait directement dans l’eau froide. Evidemment, cette récupération devrait se faire, pour un bien, sans avoir recours à un système consommant de l’énergie électrique comme une plaque peltier, situé à la sortie de l’air humidifiée et sur laquelle la vapeur viendrait condenser grâce à la température plus froide. Mais on tourne en rond puisqu’il faudrait à son tour refroidir la face chaude de ce peltier… La surenchère de puissance pour refroidir est très facile, le contraire l’est beaucoup moins ! Le système devrait donc être un système passif, mais l’efficacité n’est jamais très bonne. Ajouter un système à la sortie ne fera que diminuer l’efficacité globale du bong en général.

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