Positionnement par rapport à d’autres tailles de radiateurs
Cas des radiateurs fins et épais
Avant d’entamer les comparaisons, il convient d’expliciter un peu plus le problème des radiateurs fins et épais grâce à des tests réalisés sur les 2 modèles les plus connus de Hwlabs, à savoir le Bi Pro (BIP) et le BI Xtreme (BIX).
Certains achètent des versions épaisses, plus chères, en pensant que plus c’est gros, mieux c’est, mais ce n’est pas forcément vrai. Les indications publicitaires données par le fabricant donnent le BIX à 919 W bien devant le BIP à 440 W, mais elles sont valables uniquement pour un gros flux d’air puisque c’est 100 cfm effectifs, 6 L/min et un deltaT eau-air conséquent pour gonfler les valeurs de la dissipation. Ce n’est plus précisé depuis leur nouveau site, donc les valeurs qu’ils affichent ne veulent rien dire, d’autant qu’elles sont issues d’un logiciel automobile et non pas de tests.
Cette suprématie des radiateurs fins pour les faibles flux d’air a déjà été montrée et pas seulement par une personne. Rappelons donc la comparaison entre le BIP (27 mm) et le BIX (45 mm) réalisée par Bill par exemple :
On voit clairement qu’en dessous d’un ventilateur de 90 cfm maxi (entre les courbes jaunes et vertes), le BIX est toujours derrière le BIP, de peu, mais il l’est quand même ! On n’a donc pas besoin d’acheter ce modèle puisqu’un radiateur plus fin et moins cher fera aussi bien et même mieux. Les pertes de charge étant quasiment identiques pour les deux modèles, le BIX reste quand même légèrement derrière le BIP quand on prend tout en compte.
A noter que les mesures sont faites pour du 12 V uniquement et que la situation s’aggravera pour le BIX quand on sous-volte pour avoir moins de bruit. Le BIP est donc un meilleur choix que le BIX dans le cadre d’une utilisation normale et raisonnable. La surface accrue du BIX ne compense pas le flux d’air plus faible qu’il engendre de part sa grande profondeur, sachant que les 2 modèles ont exactement une même densité d’ailettes de 18 fpi.
Par contre, avec une ventilation où le débit d’air et la pression sont nettement plus soutenus (courbes 120 et 152 cfm), le BIX prend logiquement un bel avantage, mais avec le bruit en supplément. Pour aider un radiateur épais et/ou dense ou un GT, on peut faire du push-pull avec des ventilateurs sous-voltés des deux côtés pour profiter d’une pression statique plus élevée, donc d’un flux d’air un peu plus important, sans pour autant avoir vraiment beaucoup plus de bruit. Les performances seront un peu meilleures, mais l’intégration prend du plomb dans l’aile, car l’assemblage devient très épais avec près de 80 mm minimum. Du push-pull sur un radiateur fin et peu dense a peu d’intérêt par contre…
Que vaut un GTS240 face à un radiateur simple et un triple ?
On introduit maintenant les résultats de radiateurs de différentes tailles avec un simple et un triple de chez CoolingWorks, respectivement un CoolRad-12T 18 fpi et un CoolRad-32T 12 fpi. Toujours avec une eau à 10 °C au dessus de l’air, on mesure les puissances dissipées par ces radiateurs :
Sans surprise, le radiateur triple arrive très largement en tête en 12 V avec 500-550 W de dissipation en moyenne. Cela signifie que votre système pourrait dissiper 500 W dans l’eau, celle-ci ne grimpera que de 10 °C au dessus de la température de l’air qui ventile le radiateur. De plus, il est quasiment aussi performant en 7 V qu’un GTS240 en 12 V, le bruit en moins. Même en seulement 5 V, un triple permet ~200 W de dissipation avec un écart eau-air de 10 °C ou bien encore ~100 W avec un écart de seulement 5 °C, c’est très efficace ! On comprend pourquoi les amateurs de silence optent pour ce genre de taille, même si c’est plus ennuyeux à intégrer. En comparaison, le GTS240 en 5 V ne permet de maintenir que ~55 W pour un écart eau-air de 5 °C.
Si l’on regarde attentivement en 12 V et à 5 L/min pour ne pas trop brider les radiateurs, on remarque bien que les puissances dissipées sont quasiment des multiples de la taille du radiateur : ~180 W pour un simple, ~360 W pour un double et ~520 W pour un triple. Rien d’étonnant à cela puisque la dissipation dépend de la surface d’échange. Un radiateur triple n’est jamais que 3 radiateurs simples mis bout à bout, donc on triple la dissipation pour une ventilation donnée.