Dans l’optique de la fabrication de votre système à compresseur, vous allez être confrontés à des contraintes de bricolage qui peuvent être tout simplement infaisables. Une fois tous les composants du système rassemblés, une grande étape consiste à relier tous ces éléments en réalisant des brasures. Sans un matériel adéquat, vous serez obligés de faire appel à vos connaissances pour vous donner un coup de main. Cet article a pour but de recenser l’outillage nécessaire pour réaliser sans trop d’encombres votre fréoncase.
Comment braser ?
La brasure forte (à l’argent) est l’étape délicate et incontournable dans la fabrication d’un système frigorifique. Bien entendu, la solution de facilité est de trouver son vieil oncle et de lui demander un peu d’aide, mais bien souvent, il faut se débrouiller seul.
Les brasures fortes d’un système à compresseur ne doivent pas être réalisées par vous-même si vous n’êtes pas capable de les faire correctement ou que vous n’en ayez jamais faites. Elles requièrent un peu d’expérience, car elles sont moins aisées à faire qu’une brasure tendre à l’étain. Demandez à votre frigoriste ou à quelqu’un de compétent de les faire. Une brasure qui lâche d’un coup sec peut entraîner des dommages dus à la haute pression et au gaz contenu dans le système.
La première alternative qui est aussi la moins coûteuse et, je pense, la plus raisonnable. Elle consiste simplement à acheter une lampe à braser. Elle représente un investissement d’une quarantaine d’euros, les recharges sont au prix de 5 à 6 € permettant une autonomie très raisonnable, tout dépend de l’expérience.
L’alternative du chalumeau type oxycoupeur (oxyacétylénique en général) d’entrée de gamme est à déconseiller selon moi. En effet, malgré un prix attractif (entre 80 et 100 € tout de même), il n’en reste pas moins que c’est un véritable gouffre à oxygène. Pour information une recharge d’oxygène dure en moyenne 30 min, et la bouteille étant jetable, non consignée, coûte près de 30 €. Pour bien moins cher, la lampe à braser représente un outil avec une autonomie bien meilleure, au détriment de la température de flamme. Cependant, pour les petites brasures que nous allons être amenés à faire, la flamme d’une lampe à braser suffit largement.
La dernière des possibilités est celle qui représente le plus lourd investissement et qui sera rentable dans le cas d’une utilisation très régulière. Il s’agit d’un chalumeau type oxycoupeur également, mais de moyenne à haute gamme (entre 200 et 750 €). Ces appareils sont en général composés de grosses bouteilles consignables dont la recharge est « bon marché » en regard de la recharge en oxygène précédente. A priori, ces appareils ne nous concerneront pas, sauf si vous avez autour de vous quelqu’un ayant ce matériel à disposition, dans ce cas là, n’hésitez pas, c’est vraiment l’idéal.
Quel que soit l’appareil que vous aurez choisi d’utiliser, vous aurez besoin d’un « tronc commun » composé de brasure argent et de flux décapant. La brasure argent présente l’intérêt d’avoir un point de fusion plus bas que les baguettes cuivre/phosphore et d’être connue pour leur excellente résistance. A ce sujet, oubliez les soudures à l’étain, le système que vous allez concevoir sera mis sous pression et une brasure à l’étain ne sera pas assez résistante.
Pour nos baguettes argent, il en existe de différentes compositions. Les deux plus courantes étant à 6 % et 40 % d’argent. Les baguettes plus riches en argent sont logiquement plus chères… A vous de voir, personnellement même s’il est un plus délicat avec des baguettes 6 % (15 € les 10) je préfère faire des économies sur ce point. Et enfin concernant le flux décapant, achetez de préférence un flux adapté à votre brasure.
Mise en forme du cuivre
Là aussi, même s’il y a toujours moyen de se débrouiller, vous serez amener à trafiquer quelques bouts de cuivre recuit pour joindre l’évaporateur à la succion du compresseur. Quand je dis trafiquer, je pense surtout à couper et à donner de l’angle. Pour cela il existe deux outils, je répète qu’on peut certainement s’en passer via quelques bidouilles mais il est toujours bon de savoir que ça existe pour le jour où l’on est vraiment coincé.
Pour couper du tube cuivre, rien de tel qu’un… coupe tube. Pour l’utilisation que nous en faisons dans nos systèmes, plus le coupe tube sera petit mieux se sera. Ci-contre figure un modèle très petit qui permet de couper du tube jusqu’au diamètre 16 mm, ce qui est largement suffisant dans notre cas. Il représente un investissement de quelques euros et personnellement je ne pourrais plus m’en passer !
Il existe des modèles plus gros, mais je pense que des petits modèles sont plus adaptés à ce genre de travaux… A vous de voir !
Un autre outil très utile concerne la cintreuse. Elle permet de rapidement faire un coude ou un angle dans du cuivre recuit. Concernant le prix, les modèles de renommée sont d’un prix complètement déroutant mais heureusement il existe des modèles bas de gamme, certes, moins résistants mais amplement suffisant pour une trentaine d’euros. De plus, compte tenu des diamètres que nous serons amenés à couder, il n’est pas nécessaire d’investir dans du matériel professionnel.
Le remplissage
Une fois que votre système sera terminé, brasé et sans fuites vous n’aurez qu’une envie… le remplir ! La première des solutions est de faire remplir le système par votre aimable frigoriste qui trouvera vraiment étrange de refroidir son ordinateur avec des pièces détachées de frigo. Mais peut-être aurezvous envie de faire ça vous même, sans avoir les contraintes du frigoriste. L’opération est également très délicate. Passez par un frigoriste en priorité !
Je ferais l’hypothèse que vous possédez la recharge de gaz réfrigérant. Le seul outillage nécessaire est un manomètre de remplissage, connu aussi sous l’appellation by-pass ou manifold. Il est simplement composé de tuyaux, de vannes et de manomètres pour lire les pressions. Il permet de visualiser la pression du gaz à l’intérieur du circuit à l’aspiration du compresseur par exemple et donc de donner une idée, une fois le compresseur démarré, de la température d’évaporation.
C’est ainsi que vous pourrez faire en grande partie les réglages finaux du système, en considérant qu’il ait bien été calculé avant. Cet appareil est également assez cher. Il est distribué par les grossistes du froid à un prix frissonnant (environ 300 €), mais c’est un outil qui se trouve facilement d’occasion, sur Internet… Pour information, j’ai acheté le mien aux USA via Ebay pour moins de 30 $.
Voilà donc le matériel classique que l’on utilise pour faire un système frigorifique personnel.