Dans le domaine de l’overclocking, il n’est pas rare d’être confronté à un composant qui refuse de passer les quelques derniers MHz pour gagner une petite seconde à SuperPi… Dans ce cas, on a souvent recourt à une modification hardware de la carte mère pour augmenter par le biais d’un potentiomètre qui permettra de donner les quelques millivolts manquant au CPU, chipset ou RAM. Parfois, la conception même de la carte mère, limitera directement ces modifications. Par exemple et régulièrement, la RAM est alimentée par un régulateur lui même alimenté par le Vio (+3,3 V), dans ce cas, le mod de l’étage d’alimentation des DIMM de la carte mère permettra, au mieux d’atteindre le Vio, donc 3,3 V. Pour un certain nombre d’overclockers, cette tension reste faible pour pouvoir bencher à haute fréquence et donc un seul recourt : le mod Vio.
Alimentations concernées
Cet article bien qu’assez général est directement dédié aux alimentations possédant le fil de compensation au niveau du +3,3 V. Comment savoir si votre alimentation en dispose ? Généralement, on le retrouve sur les prises ATX (20 pins) sur la même broche que le 3,3 V (fils oranges), il est de section légèrement inférieure (voir photo ci-contre). Sans ce fil, il ne sera pas possible d’effectuer les manipulations qui vont suivre, mais vous pouvez toutefois ouvrir l’alimentation afin de voir si elle possède éventuellement un potentiomètre ou quelque chose permettant de s’orienter vers un autre mod. Les alimentions CWT (Channel Well Technology) vendues sous la marque NoiseBlocker, Antec, Enermax ou Morex en disposent. Attention toutefois, les alimentations de facture Antec ou Enermax n’impliquent pas forcément la présence du fil…
La modification
Pour ceux qui ont l’habitude d’effectuer les Vmods de leurs cartes mères, il n’y aura aucune difficulté dans celui-là, il se base sur les mêmes principes que la plupart des vmods. Il consiste simplement à relier une résistance variable entre ce fil de compensation et la masse. Pour des raisons de sécurité, on mettra en série avec ce dipôle une autre résistance mais à valeur fixe (quelques ohms, pour ma part 36 ohms, mais 10 ohms conviendront parfaitement) qui a pour but de palier à des dommages dans le cas où le potentiomètre aurait été tourné à fond (à sa valeur minimale).
La résistance fixe
La première étape consiste donc à insérer cette résistance de 10 ohms sur le fil de compensation. Pour cela, il suffit de couper 2 ou 3 cm du fil de compensation et d’y souder de chaque coté (coté alimentation et coté prise ATX) la résistance. La photo ci-dessous vous montre le résultat escompté.
Le potentiomètre
Ensuite il vous faudra souder un potentiomètre, 1 kohm en valeur nominale est conseillé. De plus l’utilisation d’un potentiomètre multitours (25 tours pour ma part) est plus que recommandée, ça vous permettra d’obtenir une bonne précision. Ce dipôle est à souder entre la masse (fils noirs) et le +3,3 V (coté alimentation). Pour se faire, utiliser deux fils afin de faciliter l’accessibilité au potentiomètre. Les photos ci-dessous détaillent cette étape :
Tests et réglages
Maintenant que la modification est prête, il faut passer au test. Afin de prendre toutes les précautions nécessaires, vérifiez déjà à l’ohmmètre que le potentiomètre est réglé au maximum, c’est à dire sur 1 kohm. Ensuite, vous pourrez démarrer l’alimentation. Pour son premier démarrage avec Vio moddé, je vous conseille de la démarrer à vide en court-circuitant le fil vert de la prise ATX avec une masse. A l’aide d’un voltmètre, vérifiez la tension du +3,3 V. Si tout est OK, le potentiomètre étant à fond, vous devriez avoir un Vio très proche de +3,3 V. Si c’est le cas, commencez à tourner doucement en vérifiant constamment la tension au voltmètre (voir photos ci-dessous) et si tout se passe bien, le Vio devrait finir par monter doucement.
Conclusions
Une fois le mod testé, il en vous reste plus qu’à vérifier son efficacité en s’en servant par exemple pour monter le Vddr. Commencez par booter sous le BIOS pour régler directement au monitoring la tension du Vio, tournez toujours lentement, car généralement les variations rapides de tension ne sont que moyennement appréciées par la carte mère ou les différents régulateurs. Une fois réglée, il ne vous restera plus qu’une chose à faire, overclocker !