Réflexions sur l’Antartica
On peut pousser plus loin l’analyse sur l’Antartica et sur la façon dont l’écoulement est réalisé. Même si la buse oblongue couvre tous les canaux, l’eau qui arrive à bonne vitesse va seulement aller réellement dans la moitié d’entre eux. Cela se voit immédiatement lorsque l’on injecte des bulles dans le circuit pour voir comment le flux d’eau se répartit :
On remarque que les 4 canaux extérieurs sont remplis de bulles qui ne bougent pas, tout comme sur les cotés de la buse, alors qu’au centre elles sont parties au premier instant. Contrairement à la version pour gros tuyau en 1/2″, notre version se voit bridée à cause de la façon dont l’usinage est réalisé. On comprend mieux sur la vue ci-contre avec le rond bleu qui représente le tuyau 6.5/10 mm.
Le tuyau est poussé à fond dans le couvercle et il ne reste qu’environ 1 mm entre le haut des ailettes et l’extrémité du tuyau appuyée sur les 2 surfaces en croissant qu’on voit sur le fond. Cette hauteur très faible est bien trop insuffisante pour que le fluide ne tourne instantanément de 90° pour se diriger vers les canaux extérieurs. Il va aller là où c’est le moins contraignant, c’est à dire dans les 4 canaux centraux quasiment exclusivement. On comprends maintenant pourquoi l’Antartica est un bloc très restrictif car la section de passage minimale pour l’eau n’est plus en fait constituée que des 4 petites ouvertures sous la buse, soit 4*4*1= 16 mm². La version pour tuyau 1/2″ a le même problème mais moins marqué car le tuyau et les embouts étant plus gros on recouvre 2 canaux de plus.
Pour voir l’influence de cette contrainte, j’ai testé directement l’Antartica avec seulement 2 tuyaux en passant d’un bout à l’autre des ailettes comme avec les protos. On bouche simplement le tuyau de l’arrivée centrale pour empêcher une fuite et on teste de cette manière sans toucher impérativement au positionnement du waterblock lors du changement en douceur des tuyaux :
On remarque que le débit a grimpé un peu car on a beaucoup moins de restrictions et on se retrouve dans une configuration simple. On relève comme d’habitude les écarts entre le CPU et l’eau entre les 2 versions du montage pour obtenir ceci :
Résultat, on ne peut pas distinguer les 2 solutions car elles sont équivalentes même à haute puissance dissipée. Le débit accru et la répartition plus homogène dans tous les canaux cette fois compense le fait d’arriver au centre avec un peu de vitesse. Autrement dit on s’embête à copier les solutions à 3 embouts alors que 2 suffisent amplement ici sans s’embêter avec des Y et compagnie. Attention, je ne dis pas que les impacts centraux sont mauvais mais qu’il faut les réaliser correctement ! De même pour les 2 décrochages de 1 mm de chaque coté des canaux qui ne servent à rien car ça ne circule pas du tout dedans dans la configuration originale (bulles coincées sur la photo précédente) et ça allonge le temps d’usinage et le coût pour rien…