Puissances hydrauliques
Comme dans notre précédent dossier, on introduit la notion de puissance hydraulique pour classifier facilement les pompes. Cette puissance hydraulique représente la puissance que la pompe transmet effectivement au fluide pour circuler dans le circuit pour tel débit à telle différence de pression. Elle ne représente qu’une petite partie de la consommation électrique, car le rendement global est assez mauvais (10 à 20 %). La puissance hydraulique est ce qui est transmis au final au liquide, c’est la puissance utile. On peut représenter son cheminement de la manière suivante (les pertes magnétiques ne sont pas représentées).
Elle est calculée en utilisant la courbe de pompe de la manière suivante et elle s’exprime naturellement en watts :
Puissance hydraulique[W] = Débit[m3/s] x Hauteur manométrique[m] x Masse volumique[kg/m3] x g[m/s2]
Par exemple, pour débiter 300 L/h d’eau à une différence de pression entre l’entrée et la sortie de la pompe de 2 mH2O (= perte de charge du circuit à ce débit), il faut que le rotor fournisse 1,63 W au fluide. On sait qu’il faudra plus de puissance hydraulique pour forcer le passage au travers d’éléments restrictifs, d’où une comparaison assez aisée entre les pompes sans avoir à exploiter des courbes de circuits. Après calculs sur les courbes de pompes mesurées, on obtient finalement les courbes complétes.
L’allure parabolique obtenue est caractéristique des pompes centrifuges. Elle présente un maximum se situant vers la moitié du débit maximum dans la zone de meilleur rendement. Il faut idéalement se placer dans cette zone. On voit par exemple qu’une CSP-MAG donnera la même chose qu’une Eheim 1048 et que la AquaXtreme 50Z sera quasiment toujours devant toutes les pompes, de même que la Laing D5 à #5.
Pour obtenir des puissances hydrauliques d’à peine quelques watts, la pompe doit déjà être bien optimisée et puissante. On peut difficilement obtenir plus de puissance hydraulique sans avoir recours à des pompes monstrueuses et complètement inadaptées au monde du watercooling. On voit donc se profiler une limite aux performances des waterblocks, car ceux-ci utilisent déjà de très bonnes techniques pour obtenir des transferts de puissance efficaces avec des coefficients de convection élevés (impacts de jets et microstructures). Les waterblocks actuels se valent plus ou moins tous au niveau performance et il ne faut pas espérer gagner beaucoup plus avec des puissances hydrauliques inférieures à 4 W, il y a de toute façon bien d’autres choses qui interviennent.