Nuisances sonores
Les pompes ont tournées pendant 1 semaine pour roder un peu la mécanique, surtout celles avec des roulements. Le revendeur précise d’ailleurs que le bruit diminue un peu au fur et à mesure. Le niveau de bruit (en dBA) est mesuré au sonomètre à 10 cm, car certains niveaux sonores sont très faibles. Toutes les pompes débitent contre une restriction identique simulant un circuit moyen.
Parce que 2 bruits de même intensité en dBA peuvent paraître très différents à l’oreille suivant leur tonalité, on enregistre aussi le bruit des pompes. Le niveau sonore ne représente qu’une information partielle et doit être complété autant que possible. Cet enregistrement se fait sur le côté de chaque pompe à une distance de 10 cm et dans des conditions strictement identiques. Les fichiers sont livrés bruts sans traitement sonore.
Tous les MP3 donneront le bruit pendant le fonctionnement continu à l’exception de l’AquaXtreme 150Z, de l’Asetek Waterchill et de la Dangerden D5. Pour l’AquaXtreme 150Z, on enregistre à partir du démarrage pour avoir la montée en régime. Pour la Waterchill Xtreme, on part de la vitesse de rotation minimale pour arriver à la vitesse de rotation maximale. Pour la Laing D5, on part de la position #5 pour descendre brusquement par les quatre paliers jusqu’à #1, puis on remonte de manière continue vers #5. Les résultats peuvent varier très légèrement suivant la pompe (tolérances de fabrication).
Un niveau sonore de 35 dBA à 10 cm, c’est proche de l’inaudible (ultra silencieux) à 1 m de distance. Les Eheim sont presque indécelables une fois sur un tapis de mousse, de même pour la DDC ou la D5 en #1 et #2, et encore mieux si elles sont dans une tour fermée. Pour la D5, il subsiste un léger bourdonnement quand elle tourne à fond en position #5, mais ça reste discret. Son électronique n’est apparemment pas encore aussi souple que celle de la DDC, mais c’est sans commune mesure avec le bourdonnement criard délivré par la Dangerden D4 qui est de loin la plus bruyante (et énervante) avec plus de 50 dBA relevés. Il ne faut pas oublier qu’à la position #5, la D5 tourne quand même ~1000 tr/min plus vite qu’une DDC, ça compte. La Waterchill Xtreme est un peu moins silencieuse que les Eheim et génère un peu plus de vibrations, heureusement elle est réglable et son bruit varie assez peu entre 2880 et 3780 tr/min.
La Dangerden CSP-MAG est discrète, mais un petit bruit de tac-tac est présent, le rotor légèrement mal équilibré de notre exemplaire étant surement la cause de ce phénomène. Les AquaXtreme 50Z et 150Z ont un niveau sonore plus élevé, notamment à cause du bruit de roulement qu’on distingue parfaitement. Le fait qu’elles aient deux axes distincts produisant chacun leur bruit, opère également une superposition et une augmentation du niveau sonore. L’AquaXtreme 150Z tourne un peu moins vite que la 50Z et elle est donc légèrement plus silencieuse avec un son plus agréable. Au final, on ne peut pas dire que ces deux dernières soient discrètes pour quelqu’un d’exigeant, on les entend parfaitement.
Pour visualiser différemment les niveaux sonores, on peut faire une décomposition fréquentielle des bruits par une analyse de Fourier. On verra apparaître une fréquence fondamentale (celle de la vitesse de rotation, entre 50 et 80 Hz ici) et toute la succession de fréquences harmoniques qui sont les multiples de ce fondamental, reliées entre elles par des facteurs entiers (nombre de pôles magnétiques par exemple). Elles sont représentées par les pics faiblement atténués qu’on distingue sur le spectre ci-dessous. Il est un confus, car il y a beaucoup de pompes, donc on ne représente pas tout pour simplifier.
Sans rentrer dans les détails techniques, on peut interpréter ce graphe d’une manière simple. Il suffit de visualiser le nombre de pics de différentes couleurs et leur intensité (leur hauteur) pour savoir quelle pompe est potentiellement la plus bruyante. Plus il y a de grands pics d’une même couleur, plus le bruit sera conséquent.
Par exemple, on voit qu’on a beaucoup de grands pics de couleur violette montrant que la Dangerden D4 est de loin la plus bruyante. Le jaune de l’AquaXtreme 50Z est un peu moins présent, elle est un peu plus silencieuse. La CSP-Mag et la D5 viennent ensuite à égalité quasiment au niveau du rouge et du vert, elles sont effectivement proches en niveau sonore et encore plus silencieuses. Les courbes de la Laing DDC, de la Waterchill Xtreme et de la Eheim 1048 (bleue, rose et noire) ne présentent quasiment pas d’harmoniques et leur profil est assez monotone. Par conséquent, elles sont extrêmement silencieuses. On voit donc que l’on retrouve aisément l’ordre du tableau ci-dessus, mais de manière visuelle cette fois-ci.
Nuisances électromagnétiques
Le problème de certaines pompes concerne l’interaction du champ électromagnétique qu’elles génèrent avec le tube cathodique d’un écran CRT (pas de souci avec les LCD). Des distorsions peuvent apparaître si la pompe se trouve trop près de celui-ci, car son champ électromagnétique modifie la trajectoire des électrons qui frappent les lumiphores de l’écran.
Toutes les pompes alimentées en 12 V ne gênent pas l’affichage et il faut vraiment être collé sur l’écran pour avoir quelques minuscules déformations. Seule l’Asetek Waterchill fait vaciller légèrement l’image de notre écran à partir de 20 cm. La mise en place ou non de son supposé fil de blindage n’y change absolument rien. L’intensité du champ est faible vu la tension en 12 V contrairement aux pompes alimentées en 230 V qui sont beaucoup plus pénalisantes avec des effets notables qui se font sentir à bonne distance (70 cm pour les Eheim).