Courbes de pompes
La pression maximale c’est bien, car ça donne une première approche, mais ça se fait à débit nul donc c’est d’une portée trop limitée. Il faut maintenant recueillir l’évolution de cette pression en sortie de pompe en fonction du débit qu’elle donne, c’est ce qu’on appelle la courbe de pompe. Plus on a de débit, moins on a de pression disponible et inversement.
Dans un circuit, chaque élément provoque une perte de charge (frottements visqueux) qui lutte contre le débit offert par la pompe. En connaissant l’évolution de la perte de charge totale d’un circuit et la courbe de pompe, on pourra trouver le débit qui y circulera très facilement à l’intersection de ces deux courbes, sans même avoir la pompe entre les mains.
A l’aide d’un débitmètre Swissflow et d’un manomètre différentiel, on peut obtenir cette évolution de 0 L/h au débit maximum permis par la boucle de mesure. Le débitmètre étant assez restrictif, on ne peut malheureusement pas balayer l’intégralité de la courbe. Le reste est donc extrapolé en concordance avec celle du constructeur ou d’autres tests, les points représentant nos mesures.
L’AquaXtreme 150Z surpasse tout le monde avec sa courbe de pompe très raide. Elle sera toujours devant dès lors qu’un circuit ne possède pas une perte de charge globale inférieure à 230 cmH20 à 400 L/h (autrement dit quelques rares cas très optimisés), sinon c’est la D4 ou la D5 qui seront légèrement devant en valeur de débit. Néanmoins, à ce niveau là, la différence de débit n’engendre que des améliorations infimes sur le waterblock et visibles qu’à haute puissance dissipée. L’AquaXtreme 50Z est légèrement supérieure à la Laing DDC et c’est à peu de choses près l’équivalent d’une DDC modifiée avec l’entrée verticale obtenu par un couvercle « Laing Pro ».
Pour la D5, on ne trace que les courbes en positions #1, #3 et #5 pour ne pas alourdir le graphique, mais on peut se référer aux courbes du constructeur pour avoir tous les tracés. On retrouve d’ailleurs la même courbe de pompe entre la D4 et la D5, car elles sont mécaniquement identiques avec une vitesse de rotation similaire, donc un comportement hydraulique identique.
La Dangerden CSP-MAG permettra les mêmes débits qu’une Eheim 1048 puisque leur courbe de pompe respective sont très proches l’une de l’autre. Sa pression légèrement supérieure dans les faibles débits ne servira pas à grand chose, car on ne se trouvera presque jamais dans cette zone des débits inférieurs à 100 L/h. La différence de débit entre les deux pompes serait négligeable de toute façon tellement la courbe de perte de charge du circuit serait raide.
L’Asetek Waterchill est celle qui est la plus éloignée des spécifications du fabricant au niveau des débits maximum, alors que toutes les autres sont très proches. Elle est donnée pour 1020 L/h maximum, or on ne dépasse pas les 600 L/h à 3780 tr/min avec les embouts 10 mm. Le débit est conditionné par le nombre de pales du rotor ainsi que par leur taille, or dans le cas présent, les 3 pales sont extrêmement fines (4 mm) et donc ne déplacent qu’un faible volume d’eau à chaque tour. Une Eheim 1048, qui tourne seulement à 3000 tr/min avec un rotor à six pales de 5 mm, déplace environ 600 L/h maximum, il est donc impossible que la Waterchill en déplace le double ! La valeur du fabricant est surévaluée à outrance ici.