Protocole de mesures acoustiques
Parmi les caractéristiques d’un produit, on voit que la nuisance sonore est devenue incontournable de part son importance sur le plan marketing. Malheureusement, même si ces données sont certainement justes, elles n’ont pas vraiment d’intérêt puisqu’elles ne sont pas comparables à celles d’un autre constructeur. Ces spécifications plébiscitées par les fabricants sont issues de mesures impliquant un protocole et du matériel différents. Pour être rigoureux, il est nécessaire que les standards de mesure soient comparables à défaut d’être identiques, sans se laisser berner par le marketing…
- L’instrument de mesure utilisé, c’est-à-dire le sonomètre, fournit un niveau d’intensité acoustique s’exprimant en dB (décibel). Il est défini par l’expression : N = 10 Log (I / I0) où I est l’intensité acoustique mesurée et I0 une intensité acoustique de référence. Le dB(A) est très connu car il présente l’avantage d’être le plus représentatif du niveau acoustique perçu par l’oreille humaine.
- De plus, l’intensité acoustique mesurée est inversement proportionnelle au carré de la distance à la source. La position du sonomètre par rapport à l’émetteur est donc fondamentale pour faire une comparaison contrôlée. Donner une mesure en dB(A) sans la distance à laquelle c’est mesuré ne vaut rien !
- Enfin, comme dans toute mesure, il faut veiller à ce que l’appareil de mesure soit calibré, et qu’aucune source extérieure ne puisse perturber les mesures (à défaut d’avoir une chambre anéchoïque).
Voilà les points qui sont la base de notre protocole de mesure acoustique. Le sonomètre utilisé possède une gamme de mesure de 30 à 130 dB, un filtre A et un filtre C. Comme nous cherchons à mesurer des nuisances sonores perçues par l’oreille, nous utiliserons uniquement le filtre A. Les mesures acoustiques sont effectuées indépendamment des mesures de températures pour des raisons pratiques.
Nous choisirons de disposer le sonomètre à une distance proche des ventilateurs. En effet, le niveau d’intensité acoustique (N) est régi par une loi logarithmique. Par exemple, en ajoutant une source de même intensité acoustique, N verra sa valeur augmentée de 3 dB. En revanche, si on ajoute une source d’intensité acoustique plus faible de 10 dB, le niveau total ne sera augmenté que de 0.4 dB. Pour mettre en évidence la source sonore qui nous intéresse, il faut donc que son niveau sonore soit au moins 10 dB plus élevé que le niveau sonore ambiant (bruit de fond). Pour ces raisons, nous placerons le sonomètre perpendiculairement à une distance de 15 cm de la source. Sa position est ajustable grâce au bras de mesure afin de conserver une même distance pour tous les modèles testés.
Chaque ventilateur est alimenté par une alimentation de PC rendue totalement passive pour l’occasion et un Zalman Fanmate est utilisé pour réguler la vitesse de rotation. Le voltmètre permet le contrôle de la tension d’alimentation et l’Aerogate III est utilisé pour avoir la vitesse de rotation. Cela permettra d’avoir pour chaque modèle l’influence de la tension sur la vitesse de rotation et donc sur le niveau sonore. Toutes les tensions entre 5 V et 12 V font l’objet de mesures (bruit et vitesse de rotation), à l’exception du 11 V qui n’est pas accessible par le Fanmate en régime maximal (~10,5 V). Le 12 V est pris directement sur une Molex.
Pour résumer, voici les conditions dans lesquelles sont prises les mesures de bruit :
- Bruit de l’environnement de mesure égal à 28 dB(A) en l’absence de tout appareil et en pleine nuit
- Dissipateurs situés rigoureusement à 150 mm du sonomètre