Comparaison des niveaux sonores
Les 24 pages précédentes, dédiées à la présentation et aux mesures effectuées sur chaque dissipateur, vont être la base des conclusions de ce dossier. Du point de vue acoustique, même si elles donnent une idée du niveau sonore auquel on peut s’attendre, la vitesse de rotation reste seulement un paramètre indicateur à partir duquel on ne peut tirer de conclusions pertinentes quant au niveau de nuisances sonores.
En revanche, les mesures de niveau sonore effectuées sont primordiales puisqu’elles sont le reflet quantitatif des nuisances que perçoit l’utilisateur. Il est donc important de s’assurer que toutes ces mesures aient un sens et soient effectivement le reflet de la réalité. L’élaboration du protocole de mesure détaillé au début de ce comparatif avait pour but de réunir les conditions nécessaires pour effectuer des mesures correctes. Toutefois, il est judicieux de vérifier la cohérence des mesures de façon à les valider. De manière qualitative, on peut facilement vérifier que l’allure globale des courbes de niveau sonore est correcte et en corrélation directe avec les vitesses de rotations associées. Le second moyen de validation est lui quantitatif : le déterminisme des mesures. En effectuant plusieurs fois la même mesure à des instants différents et dans des conditions respectant le protocole, on peut vérifier que les valeurs mesurées sont bien récurrentes (précisément réparties autour de la moyenne des mesures effectuées). Cette étape préliminaire à toute campagne de mesure a été effectuée et sa pertinence est visible dans les résultats. En effet, pour certains dissipateurs plusieurs ventilateurs ont été testés. C’est ainsi qu’un même ventilateur a pu faire l’objet de mesures sur différents dissipateurs. En observant ces cas, on voit que les niveaux sonores sont assez proches (
Ce résultat montre également que les géométries différentes d’un dissipateur à un autre, qui entraînent un écoulement différent, influent relativement peu sur la turbulence car les vitesses sont faibles et donc sur le niveau sonore. Ces différences auraient certainement été plus marquées dans des cas plus extrêmes. Un exemple simple pour s’en convaincre consiste à placer différents objets devant un ventilateur et à constater les variations de niveau sonore.
Les points précédents étant ici respectés, on peut donc observer les différences de niveau sonore en limitant les erreurs d’interprétation. Le graphique ci-dessous présente les niveaux sonores mesurés pour les quatre principales tensions du ventilateur pour chacune des 44 configurations dissipateur/ventilateur. Les données sont triées sur la tension 12 V du moins bruyant (en haut) au plus bruyant (en bas) et l’on rappelle que la distance de mesure vaut 150 mm avec 28 dB(A) de bruit de fond :
Les deux premières places sont prises par le Cool Tower et le MCX775-V tous deux ventilés par le 8412 N/2GLE de Papst, ultra discret. D’une manière générale, les modèles d’entrée de gamme (en terme de vitesse de rotation) de chez Papst et Noiseblocker sont très bien placés quel que soit le diamètre considéré. Du côté des dissipateurs à ventilation intégrée, seuls l’Hyper48 et le Box d’Intel se démarquent autour de la dixième place. Intel qui, de part le passé, n’a jamais eu très bonne réputation du point de vue des nuisances sonores a bien changé et propose maintenant un Box plutôt silencieux pour le LGA775.
Si la première moitié est clairement occupée par les dissipateurs équipés de ventilateurs à base de Papst et de Noiseblocker, la seconde est représentée par ceux qui possèdent leur propre ventilateur. On remarque que cette seconde partie est, elle aussi, divisée : les modèles à caloducs devancent les radiateurs classiques qui nécessitent généralement une vitesse de rotation plus élevée. Les quatre modèles Zalman font exception à la règle en occupant le milieu de tableau.